Louis Paul Motaze invite les banques et les EMF à renseigner la plateforme du CNEF
Le ministre des Finances a adressé cette requête aux établissements financiers lors de la cérémonie de lancement de la campagne de vulgarisation dudit instrument le 25 août 2020 à Yaoundé.
Le Comité national économique et financier du Cameroun(CNEF), a procédé au lancement de la vulgarisation de sa plateforme informatique le 25 août 2020 à Yaoundé en présence du ministre des Finances, Louis Paul Motaze, et du directeur national de la Banque des Etats de l’Afrique centrale, Blaise Nsom. L’objectif général de cette campagne, assure le Minfi, vise à permettre à tous les acteurs du système financier de bénéficier des avantages de transparence et de prise de décision financière optimale inhérents à l’usage systématique de la plateforme informatique du CNEF dont la création remonte à l’année 2013.
Mais la plateforme, dont la mise en service servait à mettre à la disposition des établissements de crédit et de microfinance, des informations fiables sur la qualité des emprunteurs dans un système financier profondément fragilisé par la crise bancaire de la fin des années 80 et 90, et à renforcer le dynamisme du secteur financier camerounais, reste très peu renseignée. «S’agissant de l’usage de la plateforme, à l’épreuve des faits, il apparait clairement qu’elle demeure très peu connue et très peu utilisée par le public cible», regrette le Minfi.
Aussi, bien que des mesures additionnelles aient été prises par le CNEF pour la mutualisation des données ainsi que l’amélioration de la qualité et de la transparence de l’information financière via cette plateforme, nombre d’écueils entravent encore le dynamisme du secteur financier.
L’on peut ainsi lister les coûts relativement élevés des crédits, l’aversion du grand public pour l’usage des moyens de paiement scripturaux et électroniques, l’asymétrie d’information entre prêteurs et emprunteurs, la faible mobilisation des sûretés mobilières, le recours systématique aux garanties immobilières, et les difficultés juridiques à réaliser les garanties.
«Les établissements de crédit et de microfinance ne respectent pas les obligations de télé-déclaration, certaines télé-déclarations sont erronées ou incomplètes ; la consultation des données de la plateforme lors de l’analyse des dossiers de crédit ou de la délivrance des instruments de paiement n’est pas systématique; très peu de requêtes sont adressées au CNEF par rapport aux données centralisées par cette plateforme», énumère Louis Paul Motaze.
Toutes choses qui ont amené le ministre des Finances à attirer l’attention des dirigeants des banques et de microfinance sur l’obligation de renseigner cette base de données en procédant aux télé-déclarations conformément aux dispositions qui l’encadrent. Car, des instructions conséquentes ont déjà été données au secrétariat général du CNEF aux fins de sanctionner les récalcitrants qui ne s’y conformeront pas à l’issue de cette campagne de vulgarisation.