En lieu et place du Ministre des Finances, Louis Paul Motaze, empêché, le Ministre Déléguéauprès du Ministre des Finances, Yaouba Abdoulaye, a procédé le 13 juin 2023 à Yaoundé, au lancement officiel des souscriptions du 7ème emprunt obligataire du Cameroun. Cette mobilisation par appel public à l’épargne à taux multiples qui est une première en zone CEMAC s’achève le 30 juin prochain.
Initialement prévu à 200 milliards de FCFA, le montant des souscriptions de l’emprunt obligataire 2023 de l’Etat du Cameroun ont été revues à la baisse à 150 milliards de FCFA. Pour le 7e emprunt obligataire de l’histoire des finances publiques camerounaises que le pays a décidé d’expérimenter avec une opération à taux multiples. Aussi, est-il le tout premier emprunt du genre dans la zone CEMAC et offre quatre possibilités aux différents investisseurs qui manifestent le besoin de souscrire à cet appel public à l’épargne, dont faut-il le rappeler les intérêts à reverser aux souscripteurs sont exonérées d’impôts et autres taxes.
Les investisseurs sont appelés dans un premier temps à fournir au Trésor public une enveloppe de 40 milliards de FCFA, dont le taux d’intérêt est pondéré à 5,80% pour une maturité de 3 ans, avec un différé de 2 ans. Ce qui signifie que le remboursement de cette première tranche s’effectuera dès 2026. En second plan, l’Etat recherche auprès des investisseurs une enveloppe de 40 milliards de FCFA, assortie d’un taux d’intérêt de 6% pour une maturité de 4 ans. Quant à la 3e tranche, elle concerne une enveloppe de 50 milliards de FCFA. Ici, les détenteurs de capitaux sont rémunérés à un taux de 6,75% pour une maturité de 6 ans, avec 3 ans de différé. En clair, ici, le remboursement de cette tranche débutera en 2027 pour s’achever en 2029. La 4e tranche, d’un montant de 20 milliards de FCFA est rémunérée à 7,25% pour une maturité de 08 ans, dont 3 ans de différé. Sur celle-ci, les remboursements débuteront en 2027 pour s’achever en 2031. « L’avantage de ces placements est que les coupons commencent à 10 000 FCFA, ce qui est un plus par rapport à l’année dernière qui commençait à 300 000 FCFA. Cela permettra aussi de financer les projets qui sont dans le budget, car c’est une fierté pour un camerounais de participer au développement de son pays » poursuit le MINDEL-MINFI.
L’option des transactions à taux multiples repose sur la volonté de l’émetteur et des arrangeurs d’assurer l’élargissement de la base des investisseurs, poursuivre le rallongement des maturités et d’optimiser le prix de l’opération en servant aux investisseurs des taux d’intérêts attractifs. À ce jour, apprend-on du pool d’arrangeurs constitués de Société Générale Capital Securities Central Africa, Attijari Sécurités Central Africa, Upline Securities Central Africa, Afriland Bourse and Investments et de Financia Capital, la prise ferme des banques s’établit à 104 milliards de FCFA.
» Si on a connu un glissement calendaire c’est parce que nous avons discuté pendant trois semaines afin de tirer les coûts vers le bas. vous savez, la BEAC a relevé ses taux directeurs de 50 points de base soit 5% ; donc il est difficile aujourd’hui pour une banque de participer à une souscription en deçà de 5% » explique le Directeur de la Trésorerie, Samuel Tela.
A ce glissement calendaire, on a également assisté à un ajustement de la somme à solliciter. » Au départ, nous avons fixé le montant à 200 milliards de FCFA, mais compte tenu des conditions de marché, on a placé le chiffre a 150 milliards de FCFA. Cela se fera en plusieurs tranches comprises entre 03, 05 et 08 ans. C’est pour permettre aux investisseurs de souscrire en fonction de ce qui peut revenir à leur coût. Ça permet aussi de diversifier le portefeuille de celui qui veut investir. Ça facilite aussi le remboursement pour l’Etat« , explique Yaouba Abdoulaye, MNDEL-MINFI.
Ainsi, l’Etat va encore lever 200 milliards de Fcfa sur le marché financier international dans l’urgence afin de régler les restes à payer. » Le fait que le montant ait été ajusté ne veut pas dire que nos marges sont réduites ; au contraire, la loi des finances rectificative nous donne la possibilité de mobiliser 650 milliards de Fcfa cette année ; dans les jours à venir, nous allons encore lancer une autre opération cete fois sur le marché international pour apurer les restes à payer. Il y a des gens qui lèvent l’argent dans les tontines à des coûts exorbitants, il ne faut pas que ces factures traînent plus longtemps « , explique le Directeur Général du Trésor, de la Coopération Financière et Monétaire, Moh Sylvester Tangongho.
Les projets infrastructurels concernés
Durant ces deux semaines de souscriptions, c’est une somme total de 58 milliards de FCFA que le Trésor public camerounais et son syndicat de placeurs vont s’atteler à mobiliser. Les fonds collectés serviront au financement de certains projets inscrits dans la Loi des finances 2023. Dans le détail, plus de 64% de l’enveloppe, soit 85 milliards de FCFA seront destinés aux travaux publics ; 20 milliards alloués aux projets d’adduction en eau et électricité ; 15 milliards de FCFA aux travaux d’aménagement urbain ; 14 milliards au secteur du transport ; 15 milliards de FCFA pour la reconstruction des zones sinistrées.
Pour ce qui est de la rémunération des arrangeurs, les commissions sont encadrées et ne peuvent dépasser les seuils fixés par le régulateur du marché boursier communautaire.