Comment atteindre l’équilibre performance sociale-performance financière dans les EMF
Un atelier a été ouvert par le ministre des Finances ce 19 janvier à Yaoundé en vue d’affermir la démarche d’assainissement du secteur et rompre avec les pratiques déshumanisantes qui ternissent ce segment de la finance.
Au 31 décembre 2020, le Cameroun compte 419 établissements de microfinance (EMF) agréés pour une contribution de 10% à l’économie nationale, des dépôts d’un volume de 519 milliards de Fcfa et 394,35 milliards de crédits accordés aux agents économiques. Mais, assure le ministre des Finances Louis Paul Motaze, malgré les chiffres éloquents du secteur, il reste « un long chemin à parcourir pour prétendre à un secteur financièrement stable et performant dans le sens de sa vision originale qui repose sur l’amélioration des conditions de vie des populations à faibles revenus ».
Aussi les défis tournent-ils autour de la mise en conformité à la réforme induite par le règlement Cemac sur le contrôle et l’exercice de l’activité de microfinance entrée en application le 31 juillet 2020 ; le renforcement de la professionnalisation du personnel des EMF et de la gouvernance d’entreprise, leur stabilité financière au regard du contexte socioéconomique actuel en référence aux effets négatifs des différentes crises sécuritaires et sanitaire sur le système financier national.
Pour affermir le rôle de ce secteur dans l’économie de manière générale et la finance en particulier, le ministre des Finances, en partenariat avec la Fondation allemande des Caisses d’épargne pour la coopération internationale (Sparkassenstiftung), a présidé l’ouverture d’un atelier international basé sur «le modèle d’affaires de la microfinance pour atteindre l’équilibre performance sociale-performance financière». Il est question pour les partenaires allemands d’adapter le modèle qui a fait le succès et la réussite du réseau des caisses d’épargnes de ce pays européen sur 200 ans au travers de bonnes pratiques au contexte camerounais aux fins de contribuer à l’assainissement du secteur de la microfinance au Cameroun.
Car, Sparkassenstiftung envisage d’apporter son soutien au financement de micro-projets de développement au Cameroun à travers les établissements de microfinance, de soutenir et d’offrir des possibilités de financement aux opérateurs économiques en renforçant les capacités financières des EMF camerounaises.
«Il est question d’instaurer un modèle d’affaires de la microfinance au Cameroun centré sur le client ou membre qui allie utilité sociale et rentabilité », indique le ministre des Finances. Qui poursuit : «il s’agit d’affermir une démarche naissante, de rompre avec les pratiques du passé qui déshumanise la microfinance et d’asseoir les bases d’un écosystème propice au développement du modèle d’affaires aux missions de la microfinance ».