Pendant trois jours, le tout premier débat citoyen dédié à la modernisation de la capitale économique a réuni acteurs du secteur public, hommes d’affaires, société civile patrons de collectivités décentralisées. Moult propositions en ont découlé en vue de donner un visage en adéquation avec les ambitions d’expansion de la ville et son positionnement comme pôle de développement régional et national.

Parce que l’occupation par des tiers, des opérateurs économiques ou encore de grandes enseignes d’une ville comme Douala est régie par un panorama de lois et règlements, le tout premier forum économique de Douala a placé au centre des débats scientifiques du 23 au 25 mai derniers, cette problématique digne d’intérêts en cette période où les grands centres urbains sont bousculés par une pléiade de projets et d’activités de diverses portées. Avec pour thème central « l’occupation des sols, la grande distribution et les problématiques de transport urbain à Douala : enjeux et défis pour une modernisation de la capitale économique », le FED a, dans un contexte de décentralisation, invité à la table des débats, une brochette d’intellectuels notamment des universitaires, des patrons de collectivités territoriales décentralisées, des responsables d’administrations publiques à l’instar des ministères de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire ; des Finances, des responsables de sociétés étatiques, des opérateurs économiques, les ports autonomes de Douala et de Kribi, etc.

Forum Economique de Douala - Stand du Ministère des Finances

Ces acteurs, sous la coordination du président du comité scientifique de l’évènement, le Pr. Désiré Avom, ont planché sur la problématique générale des transports et de la mobilité urbaine dans la capitale économique, l’attractivité économique et territoriale de la ville et plus globalement de la région du Littoral, les politiques d’aménagement du territoire des grandes villes, les opportunités du plan directeur d’industrialisation pour la ville, la problématique et les enjeux d’occupation des sols dans la ville de Douala ou encore la présentation du port autonome de Kribi comme levier de désengorgement de Douala et instrument de la croissance économique de la capitale économique. Le tout dans le but de permettre à la ville d’opérer une migration naturelle vers une politique d’attractivité en temps de décentralisation.

Le moyen de transport le plus utilisé à Douala étant la moto, les acteurs de la filière ont exposé leurs contraintes, formulé leurs attentes et proposé des solutions pour un essor de l’activité dans la ville. Ainsi, pour adresser les problèmes organisationnels, de connaissance de la ville et d’état de la voirie urbaine, les experts de ce panel dédié au transport et à la mobilité urbaine, ont recommandé que des formations soient délivrées aux conducteurs de motos par les syndicats, en plus de la multiplication des points d’embarquement et de débarquement, sans oublier la modernisation de la ville par les autorités municipales.

Le port de Kribi doit cesser d’être perçu comme élément de concurrence, mais plutôt comme une opportunité pour Douala de désengorger ses espaces. De par sa position géostratégique, il offre d’incroyables des possibilités du fait de ses capacités intrinsèques (16 mètres de tirant d’eau) et de création de port sec à Edéa. Toutes choses à même de décongestionner la ville et le pourtour portuaire de Douala.

S’agissant des politiques d’aménagement du territoire des grandes villes, les panélistes ont articulé les débats autour de la politique nationale d’aménagement du territoire et la place des métropoles dans ledit document. Dans cet instant au cours duquel où l’on a longuement convoqué l’apport des politiques publiques en la matière (Vision 2035, SND 30, SNADT), l’on retient que dans le cadre de la mise à la disposition d’un cadre sain et structuré aux populations de l’ensemble du pays, un Programme de modernisation urbaine sera mis sur pied par le gouvernement.

La résolution des problèmes d’occupation des sols dans les grandes métropoles a permis au ministère de l’Economie d’ouvrir la réflexion sur l’élaboration d’un plan de modernisation des grandes villes du Cameroun. Après avoir dressé l’état des lieux de la planification urbaine dans les grandes métropoles, les axes stratégiques de développement des grandes villes ont été identifiés en même temps que les projets transformateurs devant y être développés.

Pour ce qui est spécifiquement de cette problématique dans la ville de Douala, la mairie de ville a indiqué avoir suffisamment adressé la question. Aussi s’est-elle dotée d’outils permettant de juguler le problème de l’occupation des sols grâce aux financements et autres partenariats obtenus des bailleurs de fonds et autres partenaires techniques et financiers. 

À la suite de l’état des lieux des problèmes d’urbanisation et de l’occupation des sols, l’Ordre national des architectes a suggéré que l’on procède à l’identification, la quantification des sols, leurs occupants ainsi que les types d’activités qui y sont menées ; la répartition harmonieuse des sols pour éloigner le spectre de l’occupation anarchique. En plus de ces solutions, les architectes proposent également de tout raser et de reconstruire grâce à un nouveau plan d’urbanisation d’une part, et d’autre part, de doter la ville de réserves foncières suffisantes. Toutes choses qui permettront de saisir efficacement les opportunités et facilités d’investissements qu’offre l’agence de promotion des investissements.

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