Une nouvelle stratégie de contribution du secteur financier présentée le 31 mai 2024 à Yaoundé projette des recettes budgétaires additionnelles de 630 milliards de F sur la période 2025-2030 et un gain de croissance d’au moins 2,3 points par an sur la même période.

La contribution du secteur financier était au cœur des échanges vendredi dernier, à la faveur du lancement officiel de la Stratégie National de Développement  (SNDSF) élaborée par le Comité National Economique et Financier (CNEF). La présentation de ce nouvel instrument présidée par le Ministre des Finances, Louis Paul MOTAZE, tient à un constat. C’est que, malgré les nombreuses incitatives prises jusqu’ici pour dynamiser ce pan de l’économie et en faire un levier stratégique du développement économique, il peine encore à exprimer tout son potentiel. En raison de nombreux défis qui subsistent. Il s’agit par exemple de la faible profondeur du secteur financier, du niveau d’inclusion financière et d’accès au financement des micros, petites et moyennes entreprises qui reste insignifiant (le taux de bancarisation reste seulement de 34%, tandis que le taux global d’utilisation des services financiers est estimé à 52%). Bien plus, le volume des financements à long terme, dont ont généralement besoin les entreprises pour investir et accroitre leur productivité reste faible. En plus de ce que les infrastructures essentielles au développement du secteur financier et même la difficulté à s’adapter aux innovations financières se présentent comme des contraintes à lever.

Dans cette perspective, la Stratégie Nationale qui s’inscrit en droite ligne de la Stratégie Nationale de Développement, ambitionne de « faire du Cameroun à l’horizon 2030, un pays ayant une place financière capable de soutenir la transformation structurelle de l’économie du pays ». A ce titre, ce nouvel outil qui attend encore la validation du Gouvernement avant sa mise en œuvre a pour objectif d’« améliorer la contribution du secteur financier à la croissance économique, au relèvement du niveau de vie des populations et à la promotion du développement de l’entreprenariat ». Concrètement, selon les prévisions faites par le CNEF, la nouvelle stratégie pourrait contribuer à accroitre la croissance de 2,3 points en moyenne par an, sur la période allant de 2025 à 2030, soit en moyenne105 milliards de F par an. Sans compter que la réforme du Crédit Foncier pourrait avoir des effets positifs sur le secteur immobilier, entre autres. Pour le MINFI, ce nouveau document épouse la vision de développement du Cameroun, notamment en ce qui concerne la mise en exergue de la consolidation et de l’extension des services financiers de base, ainsi que l’amélioration de la qualité des prestations fournies par le système financier dans son ensemble (entreprises publiques de financement, banques, Etablissements de Microfinance, compagnies d’assurances entre autres).

Cameroon Tribune

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